Résumé n°CO_05

La déficience en Apolipoprotéine F est associée à une prise de poids et une hyperglycémie chez des souris nourries par un régime hyperlipidique.

V. Lienard*, A. Deprince, N. Kloosterhuis, B. Van De Sluis, B. Staels, D. Eberle, J. Haas (Groningen, Lille)

Introduction : La NAFLD est la maladie hépatique la plus fréquente dans les pays développés, et les mécanismes pathologiques sont mal connus. Nous avons identifié l’Apolipoprotéine F (ApoF) comme un des gènes dont l’expression hépatique est la plus inversement corrélée à la stéatose chez des patients obèses, et son expression est réduite de moitié chez les patients atteints de NASH. Ici, notre objectif est d’évaluer les effets de la déficience en ApoF sur le métabolisme glucido-lipidique et énergétique dans un contexte d’obésité et de NAFLD induite par un régime hyperlipidique.

Patients et méthodes / ou matériel et méthodes :  Des souris déficientes pour l’ApoF (appelées ApoF-KO) ont été créées et comparées à des souris contrôles (WT). Les souris ont été soumises soit à un régime standard, soit à un régime enrichi en graisse, en sucrose et en cholestérol (régime HFSC) durant 20 semaines. Le poids corporel et les paramètres métaboliques plasmatiques ont été suivis au cours du temps. Une analyse transcriptomique sans a priori (RNAseq) ou ciblée (RT-qPCR) a été réalisée sur les ARN hépatiques.

Résultats :  Sous régime standard, nous n’avons pas observé de différences de poids corporel ou de lipides plasmatiques entre les souris ApoF-KO et WT. Cependant, sous régime obésogène HFSC, les souris ApoF-KO présentaient une augmentation du poids corporel, de la glycémie et du cholestérol plasmatique par rapport aux souris contrôles (respectivement +13% (p=0,005), +29% (p=0,01) et +41% (p=0,1) à la semaine 20). Aucune différence n’était observée concernant le contenu en lipides hépatiques entre les groupes. Néanmoins, notre analyse du transcriptome hépatique a révélé une dérégulation de l’expression de gènes impliqués dans le métabolisme des lipides, la chaîne respiratoire mitochondriale, l’inflammation et la fibrose.

Conclusion : Nos résultats indiquent que la déficience en ApoF contribue au développement de l’obésité et des complications systémiques associées dans un contexte de nutrition hyperlipidique, suggérant que l’ApoF est un acteur clé de l’homéostasie énergétique et du métabolisme glucido-lipidique.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt

Remerciements : Les auteurs tiennent à remercier Dr. Bart van de Sluis et Niels Kloosterhuis pour le développement de la lignée murine ApoF-KO. Ce travail a été soutenu par l’EDBSL (FRM : FDT202001010946), le Precision Health Graduate Programme, la Société Française d’Hépatologie (AFEF, AAP2019), l’European Genomic Institute for Diabetes (ANR-10-LABX-0046), le RHU PreciNASH (ANR-16-RHHS-0006), et le DeCode NASH (ANR-20-CE14-0034).