Résumé n°CO_15
La guérison de l’infection virale C réduit les hospitalisations des patients « psychiatriques » (BaroC Psy 2015-2018)
B. Rolland, N. Hallouche, O. Lada, P. Rabiéga, F. Fouad, E. Benabadji, S. Pol* (Boulogne Billancourt, Courbevoie, Lyon, Paris)
Introduction :
L’infection par le virus de l’hépatite C (VHC) est dix fois plus fréquente chez les personnes atteintes de troubles psychiatriques (PWMD) que dans la population générale. La guérison du VHC après un traitement par les antiviraux à action directe (AAD) est associée à de nombreux bénéfices hépatiques et extra-hépatiques, mais peu d’études ont évalué l’impact des AAD chez les PWMD. À partir des données du système national des données de santé (SNDS), nous avons étudié l’impact des AAD sur les hospitalisations à la fois en psychiatrie et dans les services de médecine chirurgie obstétrique (MCO).
Patients et méthodes / ou matériel et méthodes : Tous les PWMD adultes identifiés dans le SNDS avec un début de traitement par AAD entre 2015 et 2018 ont été inclus. A partir des codes diagnostiques, la consommation de médicaments et le statut ALD, les individus ont été répartis dans un ou plusieurs des sous-groupes suivants : « troubles addictifs », « troubles névrotiques et de l’humeur », « troubles psychotiques » et « autres troubles psychiatriques ». Une approche longitudinale a ensuite été utilisée pour comparer la fréquence et la durée des hospitalisations un an avant et un an après le traitement du VHC par AAD, tant en psychiatrie qu’en MCO.
Résultats : Entre 2015 et 2018 en France, 17 203 PMWD infectées par le VHC ont initié un traitement par AAD. Dans l’ensemble, le nombre de patients avec au moins une hospitalisation (toutes causes confondues) a diminué de 28 % après la guérison du VHC (respectivement 9 874 contre 7 153 patients hospitalisés). Le nombre moyen d’hospitalisations par patient et par an en MCO était de 1,2 au cours de l’année pré-AAD contre 0,8 au cours de l’année post-AAD (p<0,0001). De même, ce nombre est passé de 1,4 à 1,2 dans les services psychiatriques (p=0.0006).
Chez les PMWD hospitalisées au moins une fois en MCO à la fois l’année avant et l’année après les AAD, la durée des séjours à l’hôpital a diminué de 20,5 jours à 16,7 jours après le traitement du VHC (n=2 515, p<0,0001).
A noter enfin que des résultats similaires ont été observés dans tous des sous-groupes et étaient également significatifs.
Conclusion : La guérison du VHC diminue significativement la fréquence et la durée des hospitalisations au cours de l’année suivant le traitement chez les patients atteints de troubles psychiatriques, et y compris chez ceux présentant des troubles sévères, comme les troubles psychotiques. Ces résultats renforcent les recommandations d’efforts de dépistage et d’accès au traitement du VHC en psychiatrie.
Déclaration de conflit d’intérêt :
Cette étude a été financée par Gilead Sciences.
