Résumé n°CO_17

UN APPROCHE INNOVATIF : LA MÉTAGÉNOMIQUE CLINIQUE POUR LE DIAGNOSTIC DES MALADIES HÉPATIQUES NON ÉLUCIDÉES

A. Sessa*, C. Rodriguez, J. Calderaro, S. Fourati, G. Amaddeo, J. Pawlotsky, V. Leroy (Créteil)

Introduction :
Le diagnostic des maladies hépatiques aiguës et chroniques peut être difficile lorsque les principales étiologies sont absentes. L’histologie hépatique échoue souvent à identifier avec précision le facteur étiologique. La métagénomique clinique (CMg) est une nouvelle technique basée sur le séquençage des acides nucléiques permettant l’identification de microorganismes de manière exhaustive. Notre objectif était d’évaluer la performance du CMg pour le diagnostic de ces maladies.

Patients et méthodes / ou matériel et méthodes : 
Tous les patients vus entre 2019 et 2021 dans un même centre tertiaire pour une maladie hépatique non élucidée ont été inclus. Les critères d’inclusion étaient des tests biochimiques hépatiques élevés sans diagnostic définitif après un bilan complet comprenant une biopsie hépatique. Le seuil de 6 mois discriminait les profils aigus et chroniques. Une analyse métagénomique a été réalisée sur chaque échantillon de biopsie hépatique dans le but de détecter des micro-organismes inattendus.

Résultats : 
52 patients (âge moyen:54,2, homme:65,4 %) ont été inclus. Leurs présentations consistaient en une cytolyse aiguë (n = 11, 21,2 %), un profil cholestatique aigu ou mixte (n = 19, 36,5 %), une cytolyse chronique (n = 2, 3,9 %) et une cholestase chronique ou un profil mixte. (n = 20 , 38,9 %). 32 patients (61,5 %) étaient immunosupprimés :12 (23,1 %) dus à une greffe d’organe, 5 à une infection VIH (9,6 %), 5 à un cancer hématopoïétique (9,6 %), 3 à d’autres cancers (5,8 %) et 6 (11,5%) à un traitement immunosuppresseur. Les résultats étaient négatifs chez 39(75 %), faux positifs chez 3 (5,8 %) et positifs chez 10 (19,2 %) patients. Les agents pathogènes identifiés étaient l’adénovirus chez un patient présentant une hépatite aiguë, le VHC chez un greffé hépatique (SOT) séronégatif avec une infection récemment acquise, le VHE chez un patient SOT hépatique avec une cytolyse inexpliquée et une sérologie VHE négative, le VHD chez 2 séronégatifs AgHBs(+)patients, Mycobacterium spp chez un patient immunocompétent avec une granulomatose hépatique inexpliquée, VHB chez un patient à faible charge virale et sous traitement par Entecavir, et Sphingobium spp chez un patient cirrhotique présentant une ACLF atypique. De plus, 2 patients ont eu des résultats positifs qui ont été considérés comme des cofacteurs putatifs. Un diagnostic définitif a été posé chez 38 patients dont pour 8 (15,4%) par CMg.

Conclusion :
 La CMg effectuée sur biopsie hépatique est techniquement réalisable et peut apporter un diagnostic étiologique chez les patients atteints d’une maladie hépatique aiguë ou chronique non élucidée.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt