Résumé n°CO_18
Étude transversale de l'ARN du VHB sérique et de l'HBcrAg dans une cohorte prospective en vie réelle de 1500 patients atteints d'hépatite B chronique (CHB)
B. Testoni*, F. Zoulim, C. Newsom, M. Plissonnier, A. Loglio, C. Scholtés, F. Facchetti, M. Subic-Levrero, F. Villeret, F. Berby, S. Thevenon, M. Heil, A. Hamilton, M. Levrero, A. Craxi’, L. Pietro (Lyon, Milan, Palermo, Pleasanton)
Introduction : Il a été démontré que l’ARN du VHB sérique et l’HBcrAg reflètent l’activité transcriptionnelle de l’ADNccc intrahépatique et sont, par conséquent, des biomarqueurs candidats prometteurs pour mieux classifier le statut de la maladie et suivre la guérison fonctionnelle chez les patients atteints d’hépatite B chronique (CHB). Cependant, les données combinant les deux marqueurs dans de grandes cohortes en vie réelle sont encore limitées.
Patients et méthodes / ou matériel et méthodes : 1503 patients atteints d’hépatite B ont été prospectivement recrutés et suivis dans l’étude de cohorte CirB-RNA. L’ALT, l’ADN du VHB, l’HBeAg/HBeAb et l’HBsAg ont été évalués à l’aide de tests standard. L’ARN du VHB circulant (cirB-ARN) a été quantifié par le test prototype Roche à utiliser sur le système cobas® 6800 (LLOQ 10 cp/ml ; plage de linéarité 10 à 10e7cp/ml ; LLOD ~3cp/ml). L’HBcrAg a été mesuré à l’aide de la plateforme Lumipulse (Fujirebio ; LLOD 2,8 logU/mL). La fibrose hépatique a été évaluée par Fibroscan, Fibrotest ou histologie hépatique.
Résultats : La cohorte CirB-RNA comprenait des patients originaires d’Afrique sub-saharienne (28%), d’Europe du Sud (27%), de France (15%) et d’Asie (11%). Les génotypes du VHB les plus prévalents étaient A/D (34%), suivis de E (14%) et B/C (10%). À l’inclusion, 91 % des patients étaient négatifs pour l’HBeAg, 49 % étaient sous traitement par NUC, 3 % avaient reçu une greffe du foie (LT), 7,3 % avaient déjà perdu l’AgHBs et 0,5 % présentaient une hépatite aiguë. 11 % étaient cirrhotiques et 4 % étaient co-infectés par le VHD.
Les patients infectés par le génotype C présentaient les valeurs les plus élevées à la fois pour l’HBrAg et le cirB-ARN (sans différence dans l’ADN du VHB sérique). Aucune différence dans les valeurs médianes de l’HBcrAg et cirB-ARN n’a été observée selon les catégories de fibrose, même en considérant séparément les groupes traités et non traités.
Il est intéressant de noter que dans la catégorie CI de l’AgHBe avec un ADN VHB sérique intermédiaire (>2 000 et <20 000 UI/ml, n=192), une plus grande proportion de patients était positive pour le cirB-ARN que pour l’HBrAg (48% vs 25%). Le cirB-ARN et l’HBcrAg étaient positifs chez 38 % et 51 % des patients traités par NUC. Le cirB-ARN était indétectable chez tous les patients ayant perdu l’AgHBs et les patients LT, alors que 20 % étaient encore positifs pour l’HBrAg dans chaque groupe, malgré un ADN VHB sérique indétectable.
Conclusion : À notre connaissance, il s’agit de la première description à la fois de l’ARN VHB sérique et de l’HBcrAg dans une grande cohorte prospective en vie réelle d’infection chronique par le VHB. Les visites de suivi permettront de vérifier la valeur prédictive de ces nouveaux biomarqueurs pour affiner les sous-catégories de patients.
Déclaration de conflit d’intéret:
Remerciements : Ce travail est soutenu par le programme Investissements d’Avenir de l’Agence Nationale de la Recherche (projet CirB-RNA – ANR-17-RHUS-0003).