Résumé n°CO_19
Le Fatty Liver Index (FLI) est associé à la mortalité toutes causes et hépatique chez les patients traités pour une hépatite B chronique (Cohorte ANRS CO22 HEPATHER)
P. Hermabessiere*, M. Chalouni, M. Bourlière, P. Nahon, F. Teoul, C. Lusivika Nzinga, H. Fontaine, S. Pol, F. Carrat, L. Wittkop, V. De Ledinghen (Bordeaux, Paris)
Introduction : Un quart des patients atteints d’hépatite B chronique ont également une stéatose hépatique associée et le pronostic de ces patients est mal connu. Dans la population générale, le Fatty Liver Index (FLI) est une alternative recommandée à l’échographie hépatique pour le diagnostic de stéatose (EASL 2016) et il est marqueur pronostique chez les patients atteints de stéatopathie métabolique. L’objectif de cette étude était d’étudier l’association entre le FLI et la mortalité toutes causes et hépatique chez les patients traités pour une hépatite B chronique au sein de la cohorte ANRS CO22 HEPATHER.
Patients et méthodes / ou matériel et méthodes : Tous les patients traités pour une hépatite B chronique à l’entrée dans la cohorte étaient éligibles. Les patients ayant une co-infection VHD ou un antécédant de greffe hépatique étaient exclus. Le FLI a été calculé après imputation multiple pour les valeurs manquantes de GGT, de triglycérides, de tour de taille et d’IMC. Les critères de jugement étaient la survenue de décès toutes causes et de décès de cause hépatique (cancer primitif du foie, décompensation hépatiuqe et transplantation hépatique). Des modèles de Cox ont été utilisés afin d’ajuster sur les facteurs de confusion identifiés.
Résultats : 2877 patients ont été inclus entre 2021 et 2021. L’âge médian était de 48,9 ans [IQR : 38,1 ; 59,8] et 2044 (71,0%) étaient des hommes. La quasi-totalité des patients ont été traités par analogues nucléos(t)idiques (98 %) pendant une durée médiane de 2,9 ans (IQR [0,4 ; 5,2]) et 92 % avaient un taux d’ADN du VHB < 2 000 UI/mL à l’entrée. Les facteurs de risques métaboliques étaient fréquents : 51,7 % étaient en surpoids, 12,4 % présentaient un diabète, 22,1 % une hypertension artérielle et 10,3 % une dyslipidémie. Enfin, sur la base des marqueurs de fibrose non invasifs ou de l’histologie, il était suspecté une cirrhose chez 16,8 % es participants. Après un suivi médian de 7,0 ans (IQR [6,2 ; 7,6]), l’incidence de la mortalité toutes causes confondues était de 7,7/1 000 personnes/an (IC à 95 % 6,6 – 9,1) et l’incidence de la mortalité liée au foie était de 4,0/ 1 000 personnes/années (IC à 95 % 3,2 – 5,0). Après ajustement, le FLI (pour une augmentation de dix points) était linéairement associé à une augmentation de la mortalité toutes causes (HR = 1,09 [1,02 – 1,16]) et hépatique (HR = 1,08 [0,99 – 1,19]).
Conclusion : Dans cette première grande cohorte prospective de patients français traités pour une infection chronique par le VHB, le FLI était indépendamment associé à la mortalité toutes causes et hépatique.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt
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