Résumé n°CO_32

La variation précoce de l'AFP sérique prédit le pronostic des patients avec carcinome hépatocellulaire avancé traités par atezolizumab/bevacizumab

C. Campani*, J. Bamba-Funck,, B. Campion, S. Sidali, L. Blaise, N. Ganne-Carrié, A. Demory, O. Sutter, E. Larrey, M. Evain, H. Ghannouchi, M. Wagner, F. Marra, A. Sutton, M. Allaire, J. Nault (Florence, Paris)

Introduction : La combinaison atezolizumab-bevacizumab (A-B) est le traitement de référence de première ligne du carcinome hépatocellulaire (CHC) avancé. Cependant, seul un sous-groupe de patients bénéficie de cette combinaison et actuellement aucun biomarqueur n’est disponible pour guider la séquence des traitements systémiques chez les patients atteints de CHC avancé. L’objectif de ce travail est d’évaluer l’influence de la variation précoce de l’alpha-foetoproteine (AFP) sous traitement par A/B comme facteur pronostic des patients avec CHC.

Patients et méthodes / ou matériel et méthodes :  Les patients atteints de CHC traités par A/B et un taux d’AFP>20 ng/ml au début du traitement ont été inclus. Le taux d’AFP a été collecté toutes les 3 semaines (3S) et la réponse radiologique a été évaluée selon les critères mRECIST après 12 semaines de traitement. Le seuil optimal de variation d’AFP après 3S de traitement a été étudié pour prédire la réponse radiologique. La capacité de ce seuil pour prédire la réponse radiologique, la survie sans progression (SSP) et la survie globale (SG) ont été testées en analyse univariée et multivariée dans une cohorte de dérivation puis de validation.

Résultats :  Au total, 72 patients ont été inclus (38 dans la cohorte de dérivation et 34 dans la cohorte de validation), 77,8% d’hommes, âge de médian 63 ans, et ayant une hépatopathies virale B (29,2%), virale C (41,7%), liée à une consommation excessive d’alcool (33,3%) et/ou à une NASH (26,4%). Une cirrhose était présente chez 74% des patients dont 83% de Child-Pugh A; 81% de CHC BCLC C. Dans la cohorte de dérivation, 23,7% des patients avaient une réponse radiologique et 31,6% un contrôle radiologique de la maladie. Une baisse de l’AFP ≥20% à 3S (50% des patients) identifiait la réponse (AUC 0,862) et le contrôle radiologique (AUC 0,700). Une baisse de l’AFP≥20% à 3S était significativement associée à la réponse radiologique en multivariée (OR 11,20 IC 95% 10-120 p=0,046). Une baisse de l’AFP≥20% à 3S prédisait de manière indépendante la SSP en analyse multivariée (HR 0,422 IC95% 0,192-0,929 p=0,032). Une baisse de l’AFP≥20% à 3S était indépendamment prédictive d’une meilleure SG en analyse multivariée (HR 0,299 IC95% 0,102-0,881 p=0,028).
Dans la cohorte de validation, 23,5% des patients avaient une réponse radiologique et 61,7% un contrôle radiologique de la maladie. Une baisse d’AFP≥20% était associée de manière non significative à la réponse radiologique (p=0,085). La baisse de l’AFP≥20 % à 3S (47,1% des patients) prédisait de manière significative la SG (p=0,008) et la SSP (p=0,01).

Conclusion : La diminution précoce du taux sérique d’AFP sérique≥20 % a 3 semaines de traitement est un facteur prédictif de la SG, de la SSP qui pourrait être utilisée comme un biomarqueur pronostique précoce chez les patients atteints de CHC BCLC B et C traités par atezolizumab-bevacizumab.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt