Résumé n°CO_38

Nirmatrelvir/ritonavir : efficacité, sécurité et suivi thérapeutique pharmacologique ambulatoire dans une cohorte de patients transplantés hépatiques.

B. Giguet*, C. Tron, C. Rayer, C. Jezequel, A. Chebaro, F. Robin, C. Camus, E. Bardou Jacquet, P. Houssel Debry, F. Lemaitre (Rennes)

Introduction : Le nirmatrelvir/ritonavir est un inhibiteur de la protéase 3CL du SRAS-CoV-2 et demeure actuellement le seul agent antiviral oral approuvé pour le traitement de la maladie infectieuse précoce à coronavirus 19 (COVID-19) avec le molnupiravir. Cependant, en raison du risque d’interactions médicamenteuses avec les traitements immunosuppresseurs, l’utilisation du nirmatrelvir/ritonavir dans cette population est souvent complexe et redoutée. Nous rapportons ici l’expérience d’un traitement ambulatoire par nirmatrelvir/ritonavir chez des patients transplantés hépatiques en pratique courante.

Patients et méthodes / ou matériel et méthodes :  Les patients transplantés hépatiques testés positifs pour le SRAS-CoV-2 ont été contactés par un médecin hépatologue afin de vérifier l’éligibilité au traitement par nirmatrelvir/ritonavir selon les conditions d’accès précoce. Par ailleurs, pour chaque patient éligible au nirmatrelvir/ritonavir, une revue complète des interactions médicamenteuses a été réalisée par un pharmacologue. Les patients étaient ensuite informés de l’ajustement de leurs traitements et un suivi thérapeutique pharmacologique ambulatoire des traitements immunosuppresseurs était planifié.

Résultats :  Vingt-sept patients transplantés hépatiques ont été inclus dans l’étude et 92.6% avaient reçu au moins 3 doses de vaccin anti COVID. Les patients étaient traités par tacrolimus (81.5%), cyclosporine (7.4%), acide mycophénolique (77.8%), évérolimus (11.1%) et/ou corticostéroïdes (14.8%). Aucun des patients n’a développé d’infection grave ou n’a été hospitalisé. Les symptômes relatifs au COVID étaient les suivants : fièvre (59.3%), toux (51.9%), céphalées (29.6%), rhinorrhée (25.9%) et asthénie (51.9%). Dix-sept patients (63.0%) ont présenté un effet indésirable du nirmatrelvir/ritonavir pendant le traitement : essentiellement des dysgueusies (14 patients, 51.9%) et des diarrhées / vomissements (8 patients, 29.6%). Deux patients ont dû interrompre le traitement par nirmatrelvir/ritonavir en raison d’effets indésirables. A la fin du traitement, un seul patient a présenté une concentration élevée d’anticalcineurine (concentration résiduelle de tacrolimus à 42,8 ng/mL) sans aucune conséquence clinique.

Conclusion : Nos résultats suggèrent que l’interaction entre le nirmatrelvir/ritonavir et les traitements immunosuppresseurs peut être raisonnablement gérée avec une prise en charge multidisciplinaire associant hépatologue et pharmacologue. Le suivi thérapeutique pharmacologique demeure un élément crucial et doit guider la reprise des traitements immunosuppresseurs à l’arrêt du nirmatrelvir/ritonavir.

Déclaration de conflit d’intérêt : Florian Lemaitre a reçu des subventions de recherche (payées à l’institution) de Chiesi, Novartis et Astellas Pharma et des honoraires pour assister à des réunions de Chiesi. Les autres auteurs ne déclarent aucun conflit d’intérêts.

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