Résumé n°EP_20

Incidence annuelle de la positivité de l'ARN du VHC par PCR rapide du VHC (Xpert® HCV Viral Load Fingerstick) et contribution au traitement de l’hépatite C chez les usagers de drogues suivis dans 3 CAARUD/CSAPA (Nice et Marseille)

D. Ouzan*, N. Camerlo, J. Dupuis, P. Favot, S. Polizzi, T. Namouni, G. Ozenda, C. Aranda, B. Blasi, J. Herin, M. Lebrun, H. Thiercelin, N. Legros, P. Roux, S. Chevaliez (Créteil, Marseille, Nice, Saint Laurent Du Var)

Introduction :
Le nombre de patients dépistés et traités pour leur hépatite C dans la population des usagers de drogue (UD) reste faible. De nombreux patients sont perdus de vue après le diagnostic sérologique. On estime actuellement à 20 % le pourcentage de patients traités dans les CSAPA. La mesure de la charge virale C par PCR rapide à partir du sang capillaire (Xpert® HCV Viral Load Fingerstick) permet d’obtenir un résultat en <1 heure et d’augmenter ainsi le pourcentage de sujets qui pourraient bénéficier d’un traitement antiviral.

Patients et méthodes / ou matériel et méthodes : 
Les objectifs de l’étude étaient de mesurer l’incidence annuelle de la positivité de l’ARN du VHC, réalisée sur site chez les usagers de drogues anti VHC +, suivis dans 3 CAARUD/CSAPA et la proportion de patients traités.
A partir du 1er mars 2021, tous les usagers de drogues anti VHC + (sérologie connue positive ou déterminée par TROD ciblant le VHC, le VHB et le VIH) suivis dans 3 CAARUD/CSAPA (2 à Nice, 1 à Marseille) se sont vus proposer une PCR rapide sur site à l’aide du POCT moléculaire (Xpert® HCV Viral Load Fingerstick). Si la PCR VHC était positive, un traitement antiviral était proposé.

Résultats : 
Pendant une année, de mars 2021 à février 2022, 183 usagers de drogues ont été inclus : 79% d’hommes d’un âge moyen de 44 ans, 34 sans droits sociaux, 40 avec un habitat précaire et 42 sans domicile fixe, 79 déclaraient avoir injecté : héroïne, crack, autre, 75 avoir inhalé : cocaïne, crack, autre, 95 avoir de multiples addictions dont cannabis 48 et médicaments 30 et 103 une consommation excessive d’alcool. 77 recevaient un traitement de substitution. La sérologie du VHC a pu être documentée chez 180 des 183 usagers et s’est révélée positive (connue ou trouvée positive) chez 85 (46%) d’entre eux. L’antigène de surface du VHB (AgHBs) était positif chez 4 et le VIH chez 9 usagers (tous déjà connus). 82/85 sujets anti-VHC+ ont accepté de réaliser une PCR rapide qui s’est révélée positive chez 29 usagers de drogues soit une incidence annuelle de 16%. Le traitement anti-VHC a été initié chez 18 des 29 usagers dont la PCR était positive. 6 des 11 usagers ARN-positif n’ont pu être traités car ils n’avaient pas accès à des droits sociaux

Conclusion :
La mesure de la charge virale C directement sur site chez les usagers de drogues anti VHC + connus ou dépistés par TROD dans 3 CAARUD/CSAPA permet d’augmenter la fréquence de la recherche de l’ARN du VHC et la prescription d’un traitement. L’évolution de l’incidence annuelle de la PCR rapide (16% pour la 1ère année de suivi) permettra de juger de l’élimination virale C dans ces 3 établissements.

Conflit d’intérêt :
Laboratoire Abbvie soutien financier de l’etude

Remerciements :
Magali Marmiesse, Pauline Gauffre, Mathilde Bayard (Laboratoire Cepheid), Sandrine Galland (Laboratoire Abbvie et Helene Joly pour leur soutien technique