Résumé n°EP_27
Faible taux de vaccination contre l'hépatite B parmi les populations à haut risque : étude monocentrique au sein d’un CSAPA
M. Henry, F. Villeret*, P. Lack, O. Lejeune, P. Joubert, N. Duvernay, B. David, C. Newsom, F. Zoulim, F. Bailly (Lyon)
Introduction : Les hépatites virales sont considérées comme une infection transmissible à risque majeur chez les usagers de drogues. La vaccination contre le virus de l’hépatite B (VHB) est recommandée spécifiquement dans cette population pour réduire le risque de transmission du VHB. L’objectif de notre étude était d’estimer la couverture vaccinale contre le VHB au sein cette population d’usagers de drogues et de rechercher les facteurs associés à une non-vaccination.
Patients et méthodes / ou matériel et méthodes : Le dépistage des hépatites virales est proposé systématiquement à tous les patients lors de leur première consultation au Centre de Soins et de Prévention en Addictologie (CSAPA) de l’Hôpital de la Croix Rousse au sein des Hospices Civils de Lyon. Nous avons analysé rétrospectivement les résultats du dépistage du VHB réalisés entre janvier 2014 et décembre 2019. Pour comprendre les raisons associées à une non-vaccination, une étude auxiliaire prospective basée sur des questionnaires anonymes de patients a été réalisée afin de déterminer les raisons de la non-vaccination des patients.
Résultats : Au total, 307 patients ont été dépistés pour le VHB, avec 15,4 % de nouveaux patients dépistés par an. Parmi les patients dépistés, 138 (45,0%) avaient été vaccinés contre le VHB, 48 (15,6%) présentaient des marqueurs en faveur d’une infection VHB résolue, 5 (1,6 %) avaient un AgHBs positif et 116 (37,8 %) n’étaient pas vaccinés contre le VHB. Les hommes (41,6%) étaient moins souvent vaccinés que les femmes (53,4%). La tranche d’âge la plus vaccinée était celle des 30-49 ans avec 51,24% des personnes vaccinées.
Les principaux modes de contamination du VHB étaient connus chez 60,0% des patients, mais 20,0% ne savaient pas que le VHB était transmissible par voie sexuelle. Les patients rapportant au moins une situation à risque au cours des deux dernières années représentaient 80,2% des répondants au questionnaire mais seuls 24,8% d’entre eux considéraient cette situation comme risquée. La moitié des 136 répondants au questionnaire ne souhaitaient pas se faire vacciner, 47,6% ne se sentaient pas concernés par la vaccination, 28,6% évoquaient un manque d’information sur l’hépatite B et 21,4% étaient inquiets des effets secondaires liés au vaccin.
Conclusion : Dans cette population de patients à haut risque de transmission du VHB, la couverture vaccinale contre le VHB reste faible, autour de 45%. Des stratégies d’information et de vaccination sont essentielles pour augmenter la couverture dans cette population à haut risque et prévenir le risque de transmission.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.