Résumé n°EP_30

Un an de dépistage VHC/VHB/VIH en population psychiatrique consultant aux urgences

N. Boyer*, J. Abdel-Kader, M. Gay, R. Allali, S. Vaittinada, C. De Freitas, M. Brisson, B. Monnier, T. Asselah (Clichy)

Introduction : L’infection chronique par le VHC affecterait environ 5 % des patients avec pathologie psychiatrique. Le dépistage du VHC dans cette population s’inscrit dans le projet national d’élimination. Le passage aux urgences représente une opportunité de soin pour cette population souvent précaire. Le traitement du VHC peut représenter une part du traitement de la pathologie psychiatrique (anxiété, dépression). La vaccination VHB est recommandée (facteurs de risques, promiscuité). L’objectif de ce travail est d’évaluer le dépistage VHC/VHB/VIH en population psychiatrique consultant aux urgences.

Patients et méthodes / ou matériel et méthodes :  Dépistage aux urgences (SAU) de l’hôpital , de tout patient se présentant pour motif et/ou antécédents psychiatrique et/ou addictologique, pour lequel un avis psychiatrique est demandé. Après proposition par le psychiatre et acceptation du patient, un dépistage des 3 virus (sérologies VHC/VHB/VIH) est réalisé au SAU. Lle service d’hépatologie réalise l’annonce diagnostique au patient et assure, avec le réseau ville hôpital, le suivi et la prise en charge des patients dépistés positifs. Dépistage: Avril 2021 – Mars 2022.

Résultats :  Résultats sur 12 mois (Avril 2021– Mars 2022) (Tableau) chez 665 patients, d’âge moyen : 43 ans (16-97 ans), 64% < 50 ans, avec un ratio F/H de 47% / 53%. Sur les données disponibles il existe des consommations : d’alcool chez 32 % (189/588) des patients (sévère dans 54% et modérée 46%) ; d’opiacés chez 8% (48/565) ; de benzodiazépines chez 18% (105/569) ; de cannabis chez 23% (131/582) ; de psychostimulants chez 10% (56/558). Une hospitalisation psychiatrique a été nécessaire dans 50% des cas, 50% retour à domicile/soins ambulatoires. Le statut viral antérieur était inconnu pour 90% (357/396) des patients.

Les résultats positifs disponibles sont: VHC 3,3% (19/569); VHB 1,6% (9/556); VIH 2,2% (12/558) des patients.
Parmi les 19 patients Anticorps VHC positif:
10 patients contactés directement: 6 patients ARN VHC négatif, 1 refus de soin, 3 RV consultation non honorés;
9 n’ont pu être recontactés via :3 hospitalisations psy, 1 maison d’arrêt, 5 courriers médecin traitant.
Deux patients sont coinfectés VIH et 42 % sont à vacciner VHB. Tous avaient un statut viral antérieur inconnu.
Parmi les 9 patients AgHBS positif : 5 patients ADN VHB positif (4 patients F1 sont maintenant suivis; 1 PDV)
Parmi les 547 patients AgHBS négatif: 52% sont à vacciner, 12% immunisés et 36% déjà vaccinés.

Conclusion : Le dépistage VHC/VHB/VIH des populations avec pathologie psychiatrique, notamment à l’occasion d’un contact en urgence avec le soin, confirme la prévalence élevée d’infection virale dans ces populations et ainsi l’opportunité de pouvoir les prendre en charge, les protéger des complications et aussi potentiellement de les guérir (VHC) et améliorer leur état psychiatrique.

Conflit d’intérêt : NB et TA : orateurs/experts pour AbbVie, Gilead.

Remerciements : Nous remercions l’ensemble des patients et des soignants ayant participé à ce projet.
Ce projet est soutenu par Gilead Sciences.

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