Résumé n°EP_35
Profil épidémiologique et thérapeutique de l’infection par le VHB chez les malades sous anticorps Anti-CD 20 : A propos de 56 cas
N. El Gasmi*, A. El Azhari (Casablanca)
Introduction : L’utilisation d’une thérapie cytotoxique immunosuppressive chez les patients atteints du virus de l’hépatite B chronique (VHB) est connue pour être associée à une réactivation potentiellement mortelle du VHB.
Parmi ces thérapies, les Ac Anti CD20 très prescrits en hématologie sont des molécules à haut risque de réactivation du VHB même chez les malades ayant un Ag Hbs –
Les objectifs de notre travail sont: la description des différentes indications du traitement, la prévention d’une éventuelle réactivation du VHB chez les malades sous Anti CD20, les molécules utilisées et la tolérance du traitement
Patients et méthodes / ou matériel et méthodes : C’est une étude rétrospective et descriptive, menée au service d’hépato-gastro-entérologie.
Nous avons inclus tous les malades adressés du service d’hématologie candidats à un traitement par des Ac Anti CD20, sur une période de 3 ans allant de janvier 2018 au décembre 2020.
Tous nos malades ont bénéficié d’un bilan complet comportant un profil sérologique du VHB, un bilan hépatique complet et une évaluation de la fibrose par des méthodes non invasives.
Résultats : 56 malades ont été colligés.
L’âge moyen de nos malades était de 48 ans avec des extrêmes allant de 22 à 80 ans, une prédominance féminine était observée, avec 29 femmes et 27 hommes.
Les indications du traitement par les anticorps Anti-CD 20 ans étaient : un lymphome diffus à grands cellules B dans 30 cas, une leucémie lymphoïde chronique dans 10 cas, un lymphome de Hodgkin dans 6 cas, une leucémie aigue lymphoblastique dans 4 cas, un lymphome de Burkitt dans 4 cas, et un lymphome à cellules de manteau dans 2 cas.
5 de nos malades présentaient une Infection chronique Ag Hbe (+) soit 9% des cas, 25 présentaient une infection chronique Ag Hbe (-) soit 44,5%, 2 malades présentaient une Hépatite chronique Ag Hbe (-) soit 3,5% des cas, et 24 malades présentaient une infection occulte soit 43% des cas.
Tous nos malades ont été mis sous traitement anti viral. La quasi-totalité de nos malades (96%) ont été mis sous Tenofovir. L’Entecavir a été prescrit chez des 2 malades porteurs d’insuffisance rénale chronique.
Durant la période de suivi aucun de nos malades n’a présenté des effets secondaires du traitement par le Tenofovir, et aucun cas de réactivation n’a été constaté.
Conclusion : Le dépistage et le traitement des patients atteints du VHB sous thérapie cytotoxique immunosuppressive sont recommandés par toutes les sociétés savantes d’hépatologie, et ceci pour éviter l’arrêt prématuré des thérapies immunosuppressives; la progression de la maladie sous-jacente, mais aussi une hépatite potentiellement sévère voire mortelle.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.