Résumé n°PJ_06

Epidémiologie descriptive et pronostic du carcinome hépatocellulaire chez les femmes : données rétrospectives d’un centre expert entre 2013 et 2017.

C. Busso*, J. Nault, N. Ganne-Carié (Bobigny)

Introduction :
Le carcinome hépatocellulaire (CHC) concerne des femmes dans moins de 25 % des cas. Du fait de la moindre incidence chez les femmes, peu d’études analysant les caractéristiques du CHC liées au genre ont été réalisées, notamment en France.

Patients et méthodes / ou matériel et méthodes :  Tous les patients atteints d’un premier CHC présentés pour décider de la prise en charge au cours d’une RCP dans un centre expert francilien entre 2013 et 2017 ont été sélectionnés. Les données clinico-biologiques, radiologiques initiales et évolutives ont été recueillies rétrospectivement dans une base dédiée. Les variables continues ont été comparées par le test de Mann-Whistney, les dichotomiques par le test de Fisher ou Chi 2. Des analyses de survie ont été réalisées par méthode de Kaplan Meier et test du log rank. Des modèles de Cox ont été construits pour les analyses uni et multivariées.

Résultats :
 Au total, 690 patients ont été inclus dont 129 (18.7%) de femmes, 585 avec cirrhose (86,3%) liée à l’alcool (49%) et/ou le VHC (27%), la NASH (26%) et le VHB (16%), le plus souvent compensée (Child A 63%). Le CHC était unique dans 55% des cas, la taille moyenne du nodule principal de 36 mm, les stades BCLC 0/A/B/C/D de 13, 36, 18, 25, 8%, respectivement et le score AFP médian de 1 (SD 2,72). Un traitement à visée curative était réalisé dans 50% des cas (ablation percutanée 42%, résection 3%, transplantation hépatique 5%). Par rapport aux hommes, les caractéristiques significativement différentes chez les femmes étaient l’âge au diagnostic (73 vs 65 ans), le cause de l’hépatopathie plus souvent liée au VHC (39.5 % vs 25 %) et plus rarement liée à l’alcool (27 vs 54 %) ainsi qu’au VHB (6.2 vs 16.9 %) ; les ALAT plus basses (34 vs 42 U/l) et le nombre de nodule (unique dans 63 % vs 52 % des cas). La durée moyenne de suivi était de 24 mois. La survie globale médiane était significativement plus faible chez les hommes par rapport aux femmes (p= 0.04, test du log rank). Cependant, en analyse multivariée, le genre n’était pas un facteur pronostique indépendant et seuls étaient sélectionnés les plaquettes (1.002 (1.0008 -1.003), p=0.009) et les scores de Child-Pugh B-C (2.19 (1.71-2.81, p A (B : 2.30 (1.52-3.47), p<0.001 ; C : 4.96 (3.28-7.49), p<0.001 ; 3.33 (2.02-5.51), p<0.001).

Conclusion : Dans l’expérience de notre centre expert, en dépit d’un âge plus élevé au diagnostic, les femmes atteintes de CHC ont une meilleure survie globale en analyse univariée. Cependant, le pronostic est lié à la tumeur, la fonction hépatique et l’hypertension portale, sans influence pronostique indépendante du genre.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.