Résumé n°PP_04
Dépistage du VHC, du VHB, du VIH chez les patients devant bénéficier d’une chirurgie réglée dans un hôpital de l’APHP: étude prospective de faisabilité SAHARA (pre-Surgery Assessing HCV, HBV, HIV status and Revealing during consultation with Anesthesiologist)
P. Sellier*, M. Rogez, S. Dagois, J. Bussonne, J. Portal, E. Gayat, E. Vicaut, J. Molina (Paris)
Introduction : Le dépistage des infections par le VHC, VHB et VIH et leurs traitements précoces prennent toute leur importance dans les hôpitaux du nord de Paris prenant en charge une proportion importante de personnes originaires de zones de forte prévalence, des populations précaires, aux antécédents de toxicomanie/d’incarcération ou ayant des partenaires sexuelles multiples.
Patients et méthodes / ou matériel et méthodes : Critère de jugement principal: faisabilité du dépistage par tests rapides capillaires (TRC): rapport tests réalisés/nombre de patients auxquels ils auraient dû être proposés (en l’absence de sérologie dans le dossier, tous les patients pour le VHC et le VIH, patients ayant un/des facteurs de risque pour le VHB) à la Consultation d’Anesthésie Centralisée.
Critères secondaires: acceptabilité du dépistage: rapport tests réalisés/nombre de patients auxquels ils ont été proposés; acceptabilité de la mise dans la filière de soins des dépistés; prise en charge simplifiée des AES grâce aux dépistages.
Résultats : Du 01/08 au 31/10/2021, 470 dossiers ont été évalués pour éligibilité: 260 (55%) femmes, 210 (45%) hommes; l’âge moyen était 52 ± 18 ans. Un dépistage a été proposé à 454 (96.6%) patients; les motifs de non-proposition étaient: Aide Médicale Etat (4 cas), dépistage antérieur (4 cas), pas de motif (8 cas). Le dépistage a été réalisé chez 361 (79.5%) patients, non chez 93, dont 91 sont des refus des patients, sans motifs de refus (62 cas), dépistage antérieur (12 cas), manque de temps (11 cas), pathologie considérée trop grave par le patient (6 cas). Les patients venaient pour chirurgie ORL (31%), neurochirurgie (22%), chirurgie viscérale et orthopédie (17% chacun); les patientes venant en gynéco-obstétrique étaient exclues: systématiquement dépistées en ambulatoire. Concernant le dépistage VIH, 359 ont été réalisés, négatifs sauf un indéterminé infirmé par ELISA. De même, 359 dépistages VHC ont été réalisés, tous négatifs. Sur les 295 patients ayant ≥un facteur de risque VHB, 294 ont été dépistés, permettant de découvrir quatre porteurs Ag HBs, et un indéterminé infirmé par ELISA. Trois de ces patients ont été mis dans la filière de soins. Durant la même période, 15 AES ont été déclarés à la Médecine du Travail : aucun à partir d’un patient-source VIH ou VHC+, et trois à partir d’un patient-source Ag HBs+, qui a donné lieu à la vérification du taux d’Ac anti-HBs chez le personnel.
Conclusion : La faisabilité du dépistage dans une population venant pour chirurgie réglée est excellente, l’acceptabilité (80%) est bonne. Le taux de positivité est plus faible qu’attendu mais permet la connaissance du statut à un coût négligeable. Les tests ELISA devraient être réservés aux confirmations. L’étude continue aux Urgences (chirurgie non réglée), où les taux de positivité pourraient être plus élevés.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.
Remerciements : Les auteurs remercient Magatte NIANG, Christèle SAPIN et Cathy Chiappini (GILEAD Sciences, France) pour leur accompagnement dans la réalisation de cette étude.
Références : (1) Place des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) dans la stratégie de dépistage de l’hépatite C, HAS/ Service Evaluation Economique et Santé Publique / février 2013
(2) Place des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) dans la stratégie de dépistage de l’hépatite B, HAS – Service évaluation économique et santé publique – juillet 2016