Résumé n°CO_14
Baro-Delta: données d’observance et de persistance en vraie vie des patients traités par Bulevirtide 2mg à partir des données du SNDS
V. Loustaud-Ratti*, E. Gordien, H. Fontaine, E. Maugain, M. Lemaitre, C. Lacueille, E. Benabadji (Limoges, Bobigny, Boulogne Billancourt, Bordeaux)
Introduction :
L’hépatite Delta est la plus sévère des hépatites virales chroniques. Le Bulevirtide 2mg (BLV) est le premier traitement à avoir obtenu une AMM dans cette indication le 31 juillet 2020. Le BLV a été mis à disposition en France dès septembre 2019 dans le cadre d’une ATU de cohorte. À partir des données du système national des données de santé (SNDS), nous avons constitué une cohorte rétrospective comprenant l’ensemble des patients traités par BLV entre septembre 2019 et décembre 2021.
Patients et méthodes / ou matériel et méthodes :
Tous les patients pour lesquels au moins une délivrance de BLV a été identifiée dans le SNDS au cours de cette période ont été inclus. L’adhérence a été estimée par le Medical Possession Ratio (MPR) : nombre d’unités délivrées divisé par le nombre théorique. Un arrêt de traitement a été défini par l’absence de délivrance durant trois mois. Un arrêt définitif est un arrêt de plus de trois mois sans reprise du traitement ultérieure. La persistance correspond à la probabilité d’absence d’arrêt de traitement au cours du temps, estimée via la méthode de Kaplan Meier. Deux groupes de patients ont été comparés : ceux avec une initiation du traitement antérieure à l’AMM et ceux avec une initiation postérieure. La consommation de soins infirmiers et les co-médications ont également été analysées.
Résultats :
349 patients ont été inclus. L’âge moyen était de 42,7 ans (± 11.3 years), 70% des patients étaient de sexe masculin,75% étaient bénéficiaires soit de la CMU-C, l’ACS ou l’AME, et 13% étaient coinfectés par le VIH. Contrairement aux recommandations, seuls 76% étaient traités par analogues nucléo(s)tidiques. 40% recevaient de l’interféron pendant une durée supérieure à 30 jours concomitamment au BLV.
L’observance des patients était de 91% à 6 mois, 88% à 12 mois et 78% à 24 mois. Aucune différence significative n’a été observée entre les deux groupes. Pour 19 patients, il y a eu une reprise du traitement après un arrêt de plus de 3 mois. En comptabilisant les reprises, la persistance à 18 mois était de 58%. Ce taux était de 52% pour le groupe ayant initié le BLV avant l’AMM alors qu’il était de 71% pour le groupe l’ayant initié après. En censurant les patients ayant repris le traitement après un premier arrêt, les taux de persistance à 18 mois étaient respectivement de 42% et 68%.
La majorité des patients étaient autonomes pour la reconstitution et l’injection du traitement : au-delà du 15e jour de traitement, 66% sollicitaient des soins infirmiers moins de 3 jours par mois. Par ailleurs, la part des patients peu autonomes diminue au-delà du 15e jour en passant de 27% à 15%.
Conclusion :
Cette étude rétrospective de la base SNDS menée sur l’ensemble des patients traités par BLV montre une observance satisfaisante à 24 mois avec une autonomisation rapide de ces patients malgré des conditions de précarité fréquentes. La persistance s’améliore chez les patients initiés plus tardivement reflétant peut-être un gain d’expérience des prescripteurs dans la prise en charge.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflit d’intérêt
Remerciements :
Cette étude a été financée par Gilead Sciences.
Figure 1 :
