Résumé n°CO_24

Embolisation splénique partielle : expérience française multicentrique

P. Leideck, G. Nkontchou, L. Elkrief, D. Erard, L. D’Alteroche, I. Ollivier, S. Radenne, C. Billioud, M. Meszaros, O. Guillaud, M. Beaugrand, GP. Pageaux, MN. Hilleret, N. Ganne-Carrié, J. Dumortier* (Lyon, Bobogny, Tours, Caen, Montpellier, Paris, Grenoble, Bobigny)

Introduction :
L’embolisation splénique partielle (ESP) peut être proposée pour le traitement des complications associées à une splénomégalie dans un contexte d’hypertension portale (HTP). Sa place est restée très limitée en raison de sa réputation de procédure accompagnée d’une morbi-mortalité importante. Le but de cette étude était de décrire une large cohorte de patients traités par ESP, en particulier l’efficacité et les complications de la procédure.

Patients et méthodes / ou matériel et méthodes :
Ont été inclus dans une étude de cohorte rétrospective multicentrique tous les patients adultes ayant bénéficié d’une ESP entre 1999 et 2021, dans les centres français participants. La technique d’embolisation était l’injection de microsphères, avec un objectif d’emboliser 75% du volume de la rate.
Un total de 97 patients (54 hommes, 55,6%), d’âge médian 56,6 ans (ext 18,1-83,2) a été inclus. La cause de l’HTP était une cirrhose dans 82/97 cas (84,5%).

Résultats :  
L’indication principale de l’ESP était: thrombopénie (n=70), douleur (n=10), hémodynamique (ESP associée à la mise en place d’un TIPS) (n=17). Dans le cas de thrombopénie sévère, l’ESP était proposée en cas de complications hémorragiques, ou avant un traitement par interféron pour une hépatite virale, une chimiothérapie, ou une chirurgie programmée. Le diamètre médian initial de la rate était de 17,8 cm (ext 8,8-26,0). La majorité des patients (88,1%) ont eu une antibioprophylaxie par Béta-lactamine ou quinolone. Le suivi médian était de 3,4 ans (0-21,2). Le taux de plaquettes chez les patients ayant pour indication la thrombopénie était de 45,7 G/L (ext 8-93) avant ESP, 122 G/L à 1 mois, 93,3 G/L à 6 mois et 110,7 G/L aux dernières nouvelles soit une augmentation de 58,7%. Les complications de l’ESP incluaient: abcès spléniques ou fistules (n=13), ascite avec infection d’ascite (n=10), thrombose porte (n=5). La durée moyenne d’hospitalisation était de 12 jours. Huit patients sont décédés de complications liées à l’ESP dans les 6 mois suivant la procédure, dont 5 de cause infectieuse. La survie médiane était de 8,1 ans. La survie globale des patients était de 86,4% à 1 an, 65,6 % à 5 ans, et 43,7 % à 10 ans (15 patients ont été transplantés).

Conclusion :
Notre large étude avec un long suivi confirme que l’ESP est une technique très efficace pour corriger une thrombopénie, avec un maintien de l’efficacité dans le temps. Mais elle s’accompagne d’un taux élevé de complications, parfois sévères (8,2% de décès).

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflit d’intérêt