Résumé n°CO_29
Les bilans pré-transplantation hépatique en France
J. Gonzalez* (Lyon)
Introduction :
La transplantation hépatique nécessite un bilan médical préalable, appelé bilan pré-transplantation hépatique (BPTH), pouvant varier d’un centre de transplantation à l’autre en France. Actuellement, il n’existe pas de recommandation nationale sur le contenu de ce bilan pré-transplantation. L’objectif de cette étude est de réaliser un état des lieux du contenu des bilans pré-greffe et d’en comparer le contenu.
Patients et méthodes / ou matériel et méthodes :
Cette étude descriptive multicentrique a été réalisée entre mars et mai 2023, auprès des centres de suivi et de greffe hépatique français. L’analyse est portée sur le bilan pré-transplantation de base. Dans un premier temps, un contact par mail a permis de récupérer le contenu des BPTH ; dans un deuxième temps, un entretien téléphonique a permis de compléter les données. Dans l’objectif de recueillir des données homogènes, l’analyse porte sur le bilan pré-transplantation de base, les particularités ne sont donc pas prises en compte (en cas de polykystose, d’hypertension artérielle pulmonaire, de tabac etc.). Notre patient type est une femme cirrhotique de plus de 50 ans, sans cancer. L’analyse descriptive des données recueillies a été réalisée grâce à une analyse de la fréquence.
Résultats :
14 des 16 centres de transplantation et quatre centres de suivi pré greffe ont participé: le taux de participation à cette étude est de 85.7%. Les réponses ont été données par des infirmières de coordination et des médecins (n =16 soit 89% et n=2 soit 11% respectivement). La durée du BPTH varie en fonction du nombre d’examen prescrits et de la possibilité de l’organiser en hospitalisation conventionnelle (31% des centres). Le nombre d’examens ou de consultations contenus dans le bilan pré-greffe est de 24.7 en moyenne (18-36). Les bilans dentaire, cardiaque, psychologique, gynécologique, respiratoire, anesthésique, de morphologie hépatique sont réalisés systématiquement dans 84% des centres. En revanche, les bilans rénal, vasculaire, neurologique et bronchique sont faits dans moins de 15% des centres. Dans 78% des centres, une imagerie des sinus est réalisée en systématique (scanner 68% ou scanner cone beam 5% – un centre – ou radio des sinus 5 % également). Une consultation de dermatologie pré-greffe est réalisée dans 63% des centres et une ostéodensitométrie dans 68% (à laquelle s’ajoute une consultation de rhumatologie dans 37% des cas).
Conclusion :
Malgré une base commune, ces résultats montrent l’hétérogénéité du contenu des BPTH en France. Ce travail est une base pour un approfondissement de ces différences. A plus large échelle et afin d’entrer dans une amélioration continue de nos organisations respectives, le partage des expériences et des bonnes pratiques doit être favorisé par le réseau d’infirmiers de coordination.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflit d’intérêt
Remerciements :
Je tiens à remercier les personnes interrogées dans le cadre de cette étude et qui ont consacré du temps pour répondre à mes nombreuses questions. Je remercie également de Dr Teresa Antonini et le centre de recherche clinique de l’hôpital de la Croix-Rousse pour leur soutien et leur aide précieuse dans ce projet.
Références :
– 18831488, 2008, Progress in transplantation, Nursing and transplant coordination : a call for clarity, Gwen E. McNatt
– 26144512, 2015, La revue de l’infirmière, La transplantation hépatique, Dominique Lepagnot
– 31056170, 2019, La revue de l’infirmière, La coordination de transplantation, un maillon essentiel, Ghislaine Briard
– 10646434, 1999, Critical Care Nursing Quarterly, The Role of the Transplant Advanced Practice Nurse, R K Martin
– 15077732, 2004, Progress in transplantation, Transplant coordination activities in the Başkent University Hospital Network, Mehmet Haberal