Résumé n°CO_42

Caractérisation in vivo de l’impact de mutations de p53 sur la carcinogénèse hépatique

M. Bernardet*, J. Ursic-Bedoya, C. Chavey, G. Desandré, P. Marie, A. Lozano, U. Hibner, D. Gregoire (Montpellier)

Introduction : Le rôle précis des mutations de p53 dans le processus oncogénique et les mécanismes moléculaires sous-jacents restent mal caractérisés, notamment du fait de ses fonctions pléiotropes et de ses nombreux partenaires.
Notre étude vise à caractériser les conséquences du profil mutationnel de p53 dans le contexte du carcinome hépatocellulaire. Nous avons sélectionné 8 mutants de p53 caractéristiques du CHC et analysons leurs effets physiopathologiques dans un modèle murin de carcinogenèse hépatique.

Patients et méthodes / ou matériel et méthodes : Le transfert de gène par injection hydrodynamique a été utilisé pour la transfection stable in vivo des hépatocytes de souris C57Bl6, afin d’induire la surexpression de huit mutants de p53 (V157F, A159P, R175H, R248W, R248Q, R249S, R273C, R273H), ou son inactivation par crispr/cas9 comme contrôle, en combinaison avec la surexpression de MYC. Les tumeurs obtenues ont été analysées par immunohistochimie, western-blot, et leurs profils transcriptomiques déterminés par RT-PCR et RNAseq. Des lignées cellulaires ont été établies à partir des tumeurs.

 

Résultats : L’expression de Myc seul ou de mutants de p53 ne déclenchent pas de tumorigénèse dans des foies de souris C57Bl6J. Par contre, les combinaisons MYC + p53MUT mènent au développement, en 2 à 8 semaines, de nombreux carcinomes hépatocellulaires. L’analyse macroscopique a identifié deux mutants fortement oncogéniques (R175H, R249S), d’autres qui ont un phénotype intermédiaire (R248W, R248Q, R273C) et trois qui ne sont que peu oncogéniques dans ce modèle (A159P, V157F, R273H).
L’analyse du profil transcriptomique indique que les tumeurs porteuses de mutants R175H et R249S ont un profil d’expression génique identique à celles issues de l’inactivation de p53. Par contre, les tumeurs R248Q, R273C et R273H présentent un transcriptome très différent (>3000 gènes exprimés différentiellement ; padj 1.5).

Conclusion : Ces résultats confirment la non-équivalence des mutations de p53 et suggèrent, pour certains mutants, l’acquisition d’un phénotype « gain de fonction ». Les expériences en cours visent à identifier les mécanismes par lesquels les mutations distinctes de p53 dictent le devenir des tumeurs hépatiques.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflit d’intéret

Remerciements :

Références :