Résumé n°EP_08

Impact d'un programme d'activité physique adaptée à domicile sur la capacité aérobie, la force musculaire et les complications post-opératoires chez des patients en pré greffe hépatique (FAPA)

M. Debette-Gratien*, F. Favard, PH. Lambert, MT. Antonini, P. Carrier, F. Vincent, L. Plantier, A. Labrunie, C. Rigaud, H. Barraud, E. Salame, V. Loustaud-Ratti (Limoges, Tours)

Introduction :
La capacité aérobie des patients cirrhotiques est constamment altérée. Le réentrainement à l’effort pourrait améliorer la capacité aérobie, la force musculaire, la sarcopénie et la survie post-greffe. L’objectif de cette étude est d’évaluer la sécurité et l’impact d’un programme d’activité physique adaptée (APA) à domicile sur le pic de VO2, la force musculaire dans une population de patients en pré-greffe hépatique par comparaison à une population témoin.

Patients et méthodes / ou matériel et méthodes :
Etude comparative randomisée bicentrique (Tours, Limoges) comparant le groupe APA (programme individualisé) et le groupe témoin. Les mesures d’aptitude physique (VO2 pic, test de marche de 6 minutes, force du quadriceps) sont réalisées à l’inclusion, à 12 et à 24 semaines. Les questionnaires IPAQ et SF 36 sont proposés. Le programme d’entrainement à domicile de 12 semaines (groupe APA) comporte des exercices sur ergocycle au seuil ventilatoire 3 fois/semaine et du renforcement musculaire 2 fois/semaine avec CD et livret d’entrainement. Un coaching téléphonique a lieu tous les 15 jours et un carnet d’entrainement permet de contrôler l’observance. Le groupe témoin reçoit les soins habituels. Tous les patients disposent d’un actimètre pour la mesure de l’activité physique journalière.

Résultats :
Après randomisation, 13 patients APA et 15 patients témoins, âge moyen 56+/-7,7 ans, cirrhoses alcooliques 79%, Child A 57%, Child B 32%, Child C 11% ont été inclus. L’adhérence au programme à domicile a été faible puisque seul un patient a réalisé 80% des séances. Aucune différence significative n’a été retrouvée à 12 semaines entre les groupes APA et témoin pour le pic de VO2 et pour les autres indices d’aptitude physique. Il en est de même pour les mesures fournies par l’actimètre ainsi que pour celles des questionnaires SF36 et IPAQ. Cependant, le port d’un actimètre semble avoir eu un impact positif sur l’activité journalière des patients dans les deux groupes. Enfin, la pertinence du questionnaire IPAQ dans cette situation est discutable.

Conclusion :
Le défaut d’adhérence n’a pas permis à ce programme d’améliorer la capacité aérobie de ces patients fragiles, contrairement à notre expérience initiale en milieu hospitalier. Ce résultat parait lié au manque de supervision à domicile. Les nouvelles technologies (e-santé), l’implication et la formation de l’équipe de soins et du médecin traitant à domicile pourraient favoriser l’adhérence.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflit d’intérêt