Résumé n°EP_26

Comportements de santé chez les patients avec NAFLD ou NASH : l’apport des outils connectés (une enquête internationale)

F. Marcellin*, A. Mourad, P. Carrieri, J. Calleja, C. Protopopescu, J. Lazarus (Marseille, Madrid, Barcelona)

Introduction :
Les interventions visant un rééquilibrage de l’alimentation et une augmentation de l’activité physique jouent un rôle central dans la prise en charge de la NAFLD. Comme pour d’autres pathologies chroniques, l’utilisation d’outils connectés pourrait constituer une aide aux changements comportementaux pour la NAFLD. Cette étude documente le soutien apporté par les applications sur smartphone et les outils en ligne pour l’adoption de changements d’hygiène de vie chez des patients avec NAFLD/NASH.

Patients et méthodes / ou matériel et méthodes :
De février à septembre 2020, 1411 adultes avec NAFLD/NASH enregistrés sur la plateforme digitale Carenity (Canada:227, France:219, Allemagne:247, Italie:218, Espagne:224, Royaume-Uni:276) ont répondu à une enquête en ligne sur leurs connaissances, expérience de la maladie, leurs interactions avec les professionnels de santé et les différentes sources de soutien auxquelles ils avaient eu recours pour adopter des changements d’hygiène de vie. Nous avons identifié les facteurs associés au fait (i) d’avoir bénéficié d’une aide aux changements comportementaux via l’utilisation d’outils connectés et (ii) parmi les utilisateurs de ces outils, d’avoir réussi à modifier ses comportements (modèles logistiques multivariés, pondérés sur la distribution par âge et sexe des adultes avec NAFLD aux USA).

Résultats :
Parmi les participants (54,1% d’hommes, 20,3% avec âge <40 ans, 69,6% avec comorbidités), 43,4% avaient bénéficié d’une aide aux changements de comportements via l’utilisation d’outils connectés (Canada : 52,1%, France : 37,1%, Allemagne : 40,7%, Italie : 46,6%, Espagne : 38,3%, Royaume-Uni : 45,2%, p=0,09). Parmi ces derniers, 58,2% avaient réussi à modifier leurs comportements (Canada : 64,3%, France : 41,9%, Allemagne : 49,0%, Italie : 66,8%, Espagne : 75,6%, Royaume-Uni : 51,8%, p<0,001). Dans le modèle (i) ajusté sur âge et pays de résidence, avoir révélé son diagnostic de NAFLD/NASH à un plus grand nombre de proches (odds ratio ajusté [intervalle de confiance à 95%]: 1,60 [1,26-2,03] par personne supplémentaire), être diagnostiqué.e depuis plus d’un an (3,47 [1,45-8,32]), connaître son stade de fibrose hépatique (1,43 [1,07-1,92]), et avoir recherché des informations sur la maladie (1,63 [1,21-2,21]) étaient associés au fait d’avoir bénéficié d’une aide via l’utilisation d’outils connectés. Dans le modèle (ii) ajusté sur âge et pays de résidence, être un homme, avoir révélé son diagnostic à un plus grand nombre de proches, connaître son stade de fibrose et avoir recherché des informations sur la maladie étaient associés à avoir réussi à modifier ses comportements.

Conclusion :
Ces résultats suggèrent que les outils connectés, aujourd’hui utilisés de façon disparate selon les pays et les profils des patients, pourraient apporter une aide non négligeable aux patients avec NAFLD/NASH souhaitant modifier leur hygiène de vie. Des études complémentaires sont nécessaires afin d’identifier le type d’outils et le contenu les plus adaptés à ces patients.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflit d’intérêt