Résumé n°EP_36

Hyperplasie nodulaire régénérative : Epiphénomène ou maladie à part entière ? Résultats d’une étude de cohorte de 82 patients

E. Kaze*, P. Baldin, G. Dahlqvist (Bruxelles)

Introduction :
Les données disponibles sur la signification clinique de l’hyperplasie nodulaire régénérative et le devenir de ces patients sont limitées. L’objectif de cette étude est de décrire les caractéristiques cliniques et le devenir des patients atteints d’une hyperplasie nodulaire régénérative.

Patients et méthodes / ou matériel et méthodes :
Tous les patients présentant une hyperplasie nodulaire régénérative diagnostiquée sur base histologique entre janvier 2015 et mars 2021 au sein de notre institution étaient éligibles. Les patients mineurs et ceux dont le diagnostic d’hyperplasie nodulaire régénérative n’était pas retenu après relecture des lames histologiques ont été exclus. Les données démographiques, biologiques, d’imagerie au diagnostic ont été collectées de même que l’indication du prélèvement histologique et les associations étiologiques. Les complications de l’hypertension portale et la mortalité ont été analysées.

Résultats :
82 patients ont été inclus. L’indication du prélèvement histologique était la mise au point de signes d’hypertension portale dans 28 cas (34%), la mise au point de tests hépatiques perturbés dans 20 cas (24%), une résection hépatique pour cancer dans 16 cas (19%), une biopsie protocolaire après transplantation hépatique dans 11 cas (13%). Dans 7 cas (8%), le prélèvement avait été réalisé pour une autre raison. Il y avait 49 hommes (60%), et l’âge moyen était de 58 ± 14 ans. Une exposition à un médicament immunosuppresseur ou antinéoplasique était associé au diagnostic dans 46 cas (56%), une maladie auto-immune était associée dans 4 cas (5%), une maladie génétique était associée dans 2 cas (2%), une maladie cardio-vasculaire dans 5 cas (6%), une maladie hématologique ou un état prothrombotique dans 4 cas (5%). Dans 21 cas (26%), aucune étiologie associée n’a été retrouvée. Au diagnostic, 30 cas (37%) présentait une splénomégalie, 22 cas (27%) une thrombopénie, 16 cas (19%) de l’ascite, 3 cas (4%) une thrombose porte, et 19 cas (23 %) des varices œsophagiennes. La survie en l’absence de complication d’hypertension portale à 5 ans était de 90 %. La mortalité hépatique à 5 ans était de 5%. La mortalité non-hépatique à 5 ans était de 20%.

Conclusion :
La majorité des patients atteints d’hyperplasie nodulaire régénérative  ne développe pas de complication liée à l’hypertension portale. Le pronostic de ces patients est essentiellement lié à leurs comorbidités extra-hépatiques.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflit d’intérêt

Figure 1 :