Résumé n°EP_49

Traitement de seconde ligne du syndrome LPAC par acide obéticholique

PA. Soret*, S. Lemoinne, M. Mallet, K. Ben Belkacem, O. Chazouillères, C. Corpechot (Paris)

Introduction :
Le syndrome LPAC (low phospholipid-associated cholelithiasis) est une forme rare de lithiase intra-hépatique d’origine génétique, associée à un variant pathogène du gène ATP-binding cassette subfamily B member 4 (ABCB4) dans 50% des cas environ (1,2). Des données précliniques suggèrent que des agonistes du Farnesoid-X receptor (FXR), principal facteur de transcription d’ABCB4, pourraient être efficaces pour traiter certains patients insuffisamment contrôlés par acide ursodésoxycholique (AUDC).

Patients et méthodes / ou matériel et méthodes :
Il s’agit d’une étude préliminaire de preuve de concept, retrospective et bicentrique.
Les patients inclus avaient un diagnostic de LPAC établi selon les critères de Rosmorduc et al. (1) : 2 critères sur 3 parmi
– début des symptomes biliaires avant 40 ans
– récidive des symptomes biliaires après cholecystectomie
– signes échographiques de lithiase biliaire intra-hépatique (artéfacts en « queue de comète »)
Les patients étaient traités par acide obéticholique (OCA), un agoniste sélectif de FXR, en raison d’une réponse insuffisante ou d’une intolérance à l’AUDC.
Le critère de jugement principal était une réponse clinique à l’OCA évaluée par une diminution d’au moins 50% de la fréquence des crises de colique hépatique et/ou l’absence de complication biliaire.

Résultats :
5 patients ont été inclus dans l’étude (4 femmes, age médian 36 ans, age médian du début des symptomes 30 ans) (tableau 1). Un variant pathogène hétérozygote d’ABCB4 était identifié chez 4 patients. Tous les patients ont reçu de l’OCA à une dose initiale de 5mg/jour, puis 10 mg/jour, pour une durée médiane de 36 mois, en combinaison à l’AUDC pour 4 patients, ou en monothérapie pour 1 patient. Aucun effet secondaire n’a été rapporté. 4 patients sur 5 ont eu une amélioration significative des symptomes biliaires sous OCA, 3 complètement, et 1 partiellement. Un patient n’a eu aucun bénéfice clinique. Un patient avait une persistance de la cholestase malgré une disparition des symptomes cliniques. Des signes échographiques de lithiase intra-hépatique persistaient chez 3 des 4 patients qui avaient une réponse clinique à l’OCA.

Conclusion :
Cette étude préliminaire suggère que les agonistes FXR, tels que l’OCA, pourraient avoir une effcacité pour traiter les patients atteints de syndrome LPAC avec intolérance ou réponse insuffisante à l’AUDC. Des études de plus larges effectifs, avec un suivi à plus long terme, sont nécessaires pour confirmer ces résultats.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflit d’intérêt

Références :
1. Rosmorduc O, Poupon R, Hermelin B. MDR3 gene defect in adults with symptomatic intrahepatic and gallbladder cholesterol cholelithiasis. Gastroenterology. 2001;120(6):1459‑67.
2. Dong C, Condat B, Picon-Coste M, Chrétien Y, Potier P, Noblinski B, et al. Low-phospholipid-associated cholelithiasis syndrome: Prevalence, clinical features, and comorbidities. JHEP Rep. 2021;3(2):100201.

Figure 1 :