Résumé n°EP_51
Caractéristiques phénotypiques des cancers hépatiques primitifs dans une cohorte de patients avec hépatopathies chroniques d’étiologie virale, suivis avant et après l’éradication virale : une étude ANRS
S. Tamazirt, C. Lusivika Nzinga, S. Nilusmas, M. Djebbar, P. Merle, F. Zoulim, T. Decaens, N. Ganne, GP. Pageaux, V. Leroy, A. Pascale*, L. Alric, JP. Bronowicki, F. Carrat, P. Nahon, JC. Duclos-Vallee (Villejuif, Paris, Lyon, Grenoble, Montpellier, Creteil, Toulouse, Nancy)
Introduction :
Chez les patients avec des hépatopathies chroniques d’étiologie virale, le risque de cancer hépatique diminue significativement après l’éradication virale ou le contrôle virologique, mais il ne devient pas nul. Notre étude a comme objectif de décrire les caractéristiques phénotypiques des cancers hépatiques primitifs survenus dans une large cohorte de patients avec hépatopathies chroniques virales, suivis avant et après l’éradication virale.
Patients et méthodes / ou matériel et méthodes :
406 patients avec hépatopathies chroniques virales, inclus dans la cohorte ANRS LICAVIR (partiellement prospective), qui ont développé un cancer hépatique primitif, ont été analysés.
Les données épidémiologiques, radiologiques et histologiques ont été évaluées.
Parmi eux, 380 patients (93,5%) et, respectivement, 128 patients (31,5%) ont eu des données radiologiques, respectivement histologiques, relues et validées de façon centralisée.
L’analyse statistique a été réalisée par SAS version 9.4 (SAS Institute Inc., Cary, North Carolina).
Résultats :
La majorité était hommes (77%), avec âge moyen de 61,8 ans. 368 patients (90%) avaient une infection virale C (VHC). Les cofacteurs d’hépatopathie chronique étaient : consommation d’alcool (37%), hypertension (35%), diabète (25%). 89% patients étaient cirrhotiques, dont 82% étaient Child-Pugh A, MELD médian à 8,5. 78% des cancers étaient diagnostiqués pendant le dépistage. 385 patients (97,8%) ont développé un carcinome hépatocellulaire (CHC), 7 (1,7%) un cholangiocarcinome, 2 (0,5%) un hépato-cholangiocarcinome. Au moment du diagnostic, 62% des cancers étaient unifocales, avec diamètre moyen de 28,5 mm ; 17% avaient une thrombose portale ; 6% étaient métastatiques (27% pulmonaires). 126 patients ont développé un CHC après la réponse virologique soutenue (RVS) et ont été comparés avec 215 patients ayant développé un CHC avant la RVS. Le CHC multifocale était plus fréquent avant la RVS (43% vs 33%, p < .0001). La durée médiane entre la RVS et le diagnostic de cancer était de 23 mois ; 96% des cancers sont survenus dans les 5 ans post RVS. Parmi les traitements : 364 curatifs, dont 51% destructions percutanées, 31% résections et 17% transplantations ; 501 palliatifs, dont 43% chimioembolisations et 26% traitements systémiques. 110 patients sont décédés. La survie globale moyenne était de 8,46 ans.
Conclusion :
Dans notre cohorte, les cancers sont survenus majoritairement chez les cirrhotiques (89%). Le plus fréquent était le CHC, qui était unifocal au diagnostic (> 50%), détecté pendant le dépistage. Il n’y a pas de différence entre les CHC survenus avant ou après la RVS, sauf la forme multifocale, plus fréquente avant la RVS. La majorité des cancers (96%) est survenue durant les 5 années post RVS.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflit d’intéret
Remerciements : A l’ensemble de l’équipe ANRS
Figure 1 :
