Résumé n°PJ_08

Prévalence de la fibrose hépatique avancée dans la population générale d’Île-de-France à partir d’une base de données biologique de > 500,000 participants

H. Tran*, S. Caruso, AL. Mazialivoua, C. Fargeat, O. Rousselet, A. Ko, V. Leroy, P. Ingiliz (Créteil, Paris)

Introduction :
Le dépistage de la fibrose hépatique avancée est primordiale en population générale. Nous étudions la prévalence de la fibrose hépatique avancée sur la population générale d’Ile-de-France, pour ainsi évaluer la mise en pratique du dépistage en termes de moyens et de coût.

Patients et méthodes / ou matériel et méthodes :
Un partenariat entre l’APHP et le laboratoire Cerballiance a permis d’inclure de manière prospective sur 4 mois, 520 319 bilans biologiques dans cette étude. Nous avons ensuite sélectionné les 239 261 patients, entre 18 et 65 ans, suivis en ambulatoire, et ayant eu un bilan biologique incluant les transaminases et les plaquettes.  La prévalence de la fibrose hépatique avancée et significative a été évaluée par l’application du score non invasif FIB 4 (ALAT, ASAT, âge, plaquettes) avec un seuil respectivement de 2.67 et 1.3, mais également le score APRI (ASAT, plaquettes) avec un seuil respectivement de 1.5 et 0.5. Une analyse de sous-groupe a été réalisée selon le département de résidence, le sexe et l’âge. Les moyens nécessaires et le coût du dépistage en Ile-de-France a été calculé.

Résultats :
L’âge moyen de la cohorte sélectionnée est de 45 ans, dont 43% d’hommes. La prévalence de la fibrose avancée est à 1.02% selon le score FIB 4 et de 0.5% selon le score APRI; et celle de la fibrose significative est, respectivement, à 18.21% et 10.08%. Il existe une prédominance masculine de la fibrose avancée et significative (1.5% contre 0.65% selon le score FIB 4, et 0.74 contre 0.32% selon le score APRI, p < 0.001; et 22.45% contre 14.94% selon le FIB 4, et 16.35 contre 5.25% selon l’APRI, p < 0.001). Ces scores augmentent avec l’âge quel que soit le score et le seuil utilisé (p< 0.001) et varient selon le département de résidence de manière significative, au Val-de-Marne le taux de FIB 4 positif, avec un seuil à 2.67, est à 1.2% contre 0.91% en Essonne (p<= 0.03) (cf figure). Une proportion significative (21 à 67%) des patients présentent un bilan des transaminases normal malgré un score FIB4 ou APRI positif (supérieur au seuil inférieur). La concordance entre les deux scores biologiques est mauvaise pour dépister la fibrose hépatique avancée (coefficient de corrélation k à 0.39). Le coût du dépistage de masse de la fibrose hépatique avancée en Ile-de-France serait de plus de 116 millions d’euros, avec plus d’1 300 000 explorations par élastométrie nécessaire.

Conclusion :
Le score FIB-4 semble identifier une population à risque important de fibrose hépatique, permettant une prise en charge spécialisée. Une étude de coût-efficacité est importante afin d’estimer l’enjeu pour la sécurité sociale.
Cette étude met en avant un partenariat public-privé utile et efficace au service de la santé publique.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflit d’intérêt

Figure 1 :